La fermeture des établissements scolaires annoncée ce 12 mars va durer au moins 14 jours, soit la durée d’incubation du virus, l’Éducation nationale a prévu des dispositifs pour que la continuité des cours soit assurée.
Pour ce faire, les enseignants ont différents outils à leur disposition, tels que les Environnements Numériques de Travail (ENT) propres à chaque établissement, où parents, élèves et enseignants peuvent y échanger cours, exercices et messages, et la plateforme pédagogique gratuite du Centre national d’enseignement à distance (CNED), nommée “Ma classe à la maison”. Celle-ci est d’ores et déjà utilisée par environ 2 000 élèves de lycées français en Asie (principalement en Chine) depuis que l’épidémie de coronavirus a démarré.
“Ce service offre la possibilité de tenir des classes virtuelles, permettant ainsi de maintenir le lien humain entre l’élève, ses camarades et ses professeurs. Il sera accessible aux élèves concernés de la Grande Section à la Terminale”, détaille ainsi le ministère de l’Education nationale sur son site internet. Le directeur d’école ou le chef d’établissement est chargé de communiquer l’adresse et les modalités d’inscription pour que chaque élève puisse se connecter à la plateforme.
Mais il faut bien avouer que le dispositif semble mince par rapport à l’enjeu, à savoir assurer la continuité de l’enseignement pendant une période relativement longue, et d’autant plus si le stade 3 de l’épidémie venait à être déclaré.
Les syndicats pointent déjà les failles du dispositif, en dehors du fait qu’il faut une connexion internet et qu’il faut généralement que l’enfant soit accompagné par un parent pour suivre ces cours à distance assidûment. Et le système ne peut fonctionner que sur le bon vouloir des élèves et parents, puisque les enseignants n’ont pas les moyens d’obliger leurs élèves à faire les exercices ni assister à une classe virtuelle.
Interviewée par nos confrères de l’Agence France-Presse, Francette Popineau, co-secrétaire générale et porte-parole du syndicat SNUipp-FSU (primaire) estime ainsi que les exercices de la plateforme du CNED “ne permettent que de réviser”, et que “pour aborder des notions nouvelles, il faut un accompagnement pédagogique qu’on ne peut demander aux familles”. La syndicaliste estime ainsi que si cette situation devait s’inscrire dans la durée, elle pourrait “accroître les inégalités sociales”. “On a des outils pour occuper les enfants de manière ponctuelle, mais on n’est pas prêts pour un véritable enseignement à distance”, a-t-elle encore estimé auprès du site Lecafepedagogique.net.
Un constat que le ministère reconnaît volontiers, puisqu’il précise que “si [les fermetures d’établissements] sont amenées à durer, il faudra réfléchir à d’autres solutions”.
Pour les parents dont les enfants ne peuvent se rendre à l’école, la difficulté va également être d’occuper les enfants toute la journée pendant quinze jours, sachant que nombre de lieux de loisirs risquent d’être fermés du fait de l’épidémie.
source : parents